Seules deux substances actives anti-limaces restent autorisées : le métaldéhyde (substance conventionnelle et la plus utilisée en quantité) et le phosphate ferrique (substance de biocontrôle). Il est donc essentiel de préserver leur homologation en respectant les préconisations d’emploi et les bonnes pratiques.
Un épandage de bord de champ mal maîtrisé projette des granulés anti-limaces directement dans les fossés et les cours d’eau. La maîtrise de l’épandage est donc essentielle, surtout sur le bord de champ. Les eaux souterraines ne sont pas, sinon très rarement impactées, par le métaldéhyde.
En tant que substance active phytosanitaire, le phosphate ferrique issu des granulés anti-limaces ne doit en aucun cas se retrouver dans les eaux, comme l’exige la réglementation. Toutefois, s’agissant d’une molécule naturelle de l’environnement, il n’est pas intégré aux programmes de suivi de la qualité de l’eau, contrairement au métaldéhyde.
Quelle que soit la substance active utilisée, il est obligatoire de respecter une zone non-traitée de 5 mètres en bordure de tout point d’eau sous peine de sanction administrative en cas de contrôle. Un granulé bleu est facilement visible dans une bande enherbée ou un cours d’eau jusqu’à 3 semaines après son application : ne prenez pas de risque, respectez les bonne pratiques d’application pour tous les anti-limaces !
Lorsqu’un granulé est projeté sur un point d’eau, la totalité du métaldéhyde qu’il contient se retrouve dans l’eau, dégradant ainsi fortement sa qualité ; l’impact est beaucoup plus important que celui lié à une dérive de pulvérisation dans le cas d’un autre produit phytosanitaire. La maîtrise de l’épandage est donc essentielle : soyez vigilant !
A peine 200 granulés (soit une petite poignée couvrant moins de 10 m² à la dose homologuée) suffisent pour atteindre le seuil de qualité de l’eau potable (0,1 µg/L) s’ils sont projetés dans une masse d’eau de la taille d’une une piscine olympique !
La valeur maximale admissible dans l’eau de boisson pour le métaldéhyde est 60 µg/L (60 microgrammes de substance active par litre d’eau). L’eau potable délivrée au robinet ne devant pas dépasser la norme de 0,1 µg/L de substance active (soit 600 fois moins que cette limite maximale admissible) la présence épisodique de traces de métaldéhyde dans l’eau de boisson ne présente pas de risque sanitaire pour le consommateur.
Le seuil de toxicité pour l’organisme aquatique le plus sensible est de 90 mg/L (milligrammes par litre d’eau) ; les concentrations en métaldéhyde parfois retrouvées dans les eaux de surface étant considérablement inférieures à cette limite, il n’y a pas d’impact sur les organismes aquatiques, ni en eau douce ni en eau salée.
Contrairement à la majorité des substances actives phytosanitaires, les procédés habituels de potabilisation de l’eau ne sont pas suffisamment efficaces pour éliminer les résidus de métaldéhyde ; il convient donc d’agir en amont du captage et d’éviter la présence de métaldéhyde dans les cours d’eau en respectant les bonnes pratiques d’application.